Jeudi 26 avril 2018 se déroulait à l’espace WeWork Place Ville-Marie de Montréal, dans le cadre de la Fashion Revolution Week, une stimulante conférence organisée par Bon Magasinage, Fibres Collectives, Nelinelo et Station Service intitulée : Parlons Slow Fashion. Conférence suivie d'une soirée réseautage fort sympathique où d'intéressants pop-up prenant l'allure d'un grand souk et proposant des marques locales étaient également installés. Une foule impressionnante s’était d’ailleurs rassemblée pour l’occasion.
Les conférenciers invités Patricia Martin de Fibres Collectives, Raphaëlle Bonin de Station Service et Ricky Lee Jones ont abordé des questions concernant, par exemple, les difficiles conditions de travail de la main-d’œuvre de cette industrie dans certains pays émergents, la quantité importante de déchets qu’elle produit chaque année, le transport des marchandises ainsi que la pollution qu’elle génère. Tous ces facteurs combinés contribuent grandement aux impacts néfastes pour l’environnement.
Chaque année, une quantité importante de matière textile est jetée. La teinture utilisée pour le textile notamment celle du denim est très polluante. La surconsommation de produits mode est aussi une problématique importante. Le changement en matière de goût vestimentaire est bien présent chez l’humain, d’où cette envie de renouveau constant. Or, ce paradoxe pose un défi de taille pour le Slow Fashion.
Heureusement, quelques pistes de solution ont été proposées lors de cette conférence. L’idée d’une mode durable, par la fabrication notamment de vêtements conçus de fibres naturelles et de matières nobles. Des coupes et styles qui dépassent largement les modes en regard du temps, donc le fait d’investir dans un vêtement plus dispendieux, oui, mais que l’on portera à plus long terme. Le fait aussi de recycler est une autre piste valable. Quelques créateurs locaux abordent déjà en ce sens, on n’a qu’à penser à la marque Myco Anna. La location de vêtements connaît aussi un essor grandissant et cette notion colle bien à ces nouvelles générations Y et Z pour qui posséder des biens est une valeur moins importante que les générations précédentes. Et ils apprécient, par la location, cette idée de renouvellement constant de la garde-robe. Les canaux de distribution devraient idéalement être considérablement réduits à un seul mouvement, à savoir celui du fabricant vers le consommateur. Le retour des marchandises est également un autre facteur à considérer. Grâce aux nouvelles technologies, la prise de mensurations facilitera désormais la vie du détaillant. Idéalement aussi, le fabricant devrait être capable d’estimer la demande du consommateur afin de fabriquer uniquement la quantité requise de marchandise dans le but d’éviter le surplus d’inventaires. Autre piste de solution intéressante est l’entraide. Par exemple, en tant que créateur, le fait d’acheter le tissu en groupe pourrait contribuer à réduire considérablement les pertes.
Bref, pour les futures générations, l’éducation est la prise de conscience sociale est un « must ». Plusieurs défis à relever et un effort collectif important amèneront graduellement des changements notables dans cette industrie.